Les affaires suisses avec SOCAR financent la corruption, la guerre et le nettoyage ethnique

Les affaires de SOCAR en Suisse financent une dictature brutale, la corruption mondiale, la guerre et le nettoyage ethnique

L’Azerbaïdjan, pays hôte de la prochaine conférence sur le climat COP29, dépend fortement de sa compagnie pétrolière et gazière publique, SOCAR, qui a fait l’objet de nombreuses allégations de corruption et d’implication dans des violations des droits de l’homme. Malgré les tentatives du pays de se présenter comme un leader dans la lutte contre le changement climatique, les pratiques douteuses de SOCAR et ses liens étroits avec le gouvernement azerbaïdjanais ont suscité de vives inquiétudes parmi les observateurs internationaux.

 

L’influence de SOCAR s’étend bien au-delà des frontières de l’Azerbaïdjan : la société exploite un réseau de stations-service en Suisse et dispose d’un bureau commercial à Genève. Cette présence n’est toutefois pas passée inaperçue, puisque des groupes de la société civile et des politiciens suisses ont appelé à mettre fin aux relations commerciales du pays avec SOCAR, en citant l’implication présumée de la société dans la campagne militaire de l’Azerbaïdjan au Nagorny-Karabakh, qui a été qualifiée de « nettoyage ethnique » par le Parlement de l’Union européenne et l’Arménie.

 

Le gouvernement azerbaïdjanais, dirigé par le président Ilham Aliyev, ancien vice-président de SOCAR, a été accusé d’utiliser la richesse de l’entreprise pour financer son régime répressif et réprimer la dissidence. Des journalistes, des membres de la société civile et des détracteurs du gouvernement ont été condamnés arbitrairement, alors que le pays se situe dans les derniers rangs des indices de liberté de la presse.

 

Le bureau commercial de SOCAR à Genève a également été impliqué dans un réseau de paiements suspects liés à un contrat de construction d’une centrale électrique maltaise. Les enquêtes ont révélé que des millions de dollars ont été transférés à des sociétés offshore liées à SOCAR et à un homme d’affaires maltais, Yorgen Fenech, actuellement en prison pour son rôle présumé dans le meurtre de la journaliste Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur le blanchiment d’argent lié au projet.

 

Malgré les preuves de plus en plus nombreuses de l’implication de la SOCAR dans la corruption et les violations des droits de l’homme, la communauté internationale a été lente à agir. Les critiques affirment que les gouvernements, y compris la Suisse, n’ont pas exercé une pression suffisante sur l’Azerbaïdjan et continuent de fournir au pays des fonds de coopération au développement, malgré les actions répressives du régime.

 

À l’approche de la COP29, il est essentiel que la communauté internationale s’intéresse de plus près au géant énergétique public azerbaïdjanais et à son rôle dans la perpétuation de la corruption et des violations des droits de l’homme. Le monde ne peut pas se permettre de fermer les yeux sur les méfaits de SOCAR, et il est temps que les gouvernements et la société civile tiennent l’entreprise et ses bailleurs de fonds azerbaïdjanais responsables de leurs actes.

 

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